Le film « L’Audition » écrit et réalisée par la burkinabé Kayaba Anaïs Irma a été sélectionné pour faire partie des films en compétition dans la catégorie Fespaco Short dans le cadre de la 29e édition du festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) au Burkina Faso qui se tient du 22 février au 1er mars. La première diffusion du film aura lieu au Ciné Burkina lundi 24 février 2025. Suivi d’une seconde projection à Canal Olympia Yennenga le jeudi 27 février 2025.
Co-produit par « Films Selmon » et « Les Elles du Cinéma », le film « L’Audition » parle du trouble neuro-développemental qu’est l’autisme ; une maladie peu connue dans certaines sociétés africaines et souvent taxée de sortilège lancé par les sorciers. « L’Audition », c’est l’histoire de Déborah, une jeune fille autiste, passionnée de chant et qui nourrit le rêve de devenir plus tard une grande chanteuse. Afin d'atteindre son objectif, il lui faut surmonter la peur d'être confronté au monde extérieur qui juge sa différence. Alors, décidée à faire face aux défis liés à son handicap et, grâce au soutien de son grand frère Yohan, Déborah se rend à une audition musicale.
Le film « L’Audition » est le premier court-métrage de la réalisatrice burkinabé Anaïs Kéré. En 13 minutes, la réalisatrice souhaite sensibiliser le public afin de contribuer à éliminer ce stéréotype. Elle espère qu’à travers son film, « les gens ne les jugeront plus aussi facilement parce qu'ils trouvent différents deux ».
Pour une meilleure conception de son film, la réalisatrice a côtoyé l’univers des enfants souffrant d’autisme. Elle s’est notamment rendue au centre de l'Association Burkinabè de l'Accompagnement Psychologique et d'aide à l'enfance (ABAPE) dirigée par Boukari Pamtaaba. De même, les acteurs principaux dont Sergine Sourouwema et Aaron Ouedraogo qui jouent respectivement les rôles de Déborah et Yohan, ont eux-aussi fait des immersions au sein de l’ABAPE afin de mieux s'approprier des personnages.
La musique occupe une place de choix dans le film L’audition. « A travers la musique, je veux que l'on voie le personnage de Déborah au-delà de son handicap parce qu'elle est plus que ça. C’est une jeune fille qui a des rêves, des passions comme n'importe quelle personne. Sa différence ne saurait la définir », explique la scénariste. Cette œuvre est le fruit de trois ans d'écriture et de réécriture. A en croire cette dernière, la formation chez « Les Elles du Cinéma » lui a été bénéfique. Cette formation était axée sur la réalisation (avec Apolline Traoré) et des sessions de mentoring avec une réalisatrice issue des « Réalisatrices Equitables ».
Kayaba Anaïs Irma Kéré avoue également avoir été inspirée de son neveu Maël, atteint d’autisme. « Avant lui, je ne connaissais pas ce qu'était l'autisme. Le côtoyer m'a appris à être plus patiente, plus tolérante car je comprends en le voyant combien il est compliqué de vivre avec un trouble du spectre autistique », confie la jeune femme. « Il m'a ouvert les yeux sur pleins d'aspects de la vie », ajoute t-elle. Concernant la conception et l’écriture de son film, la jeune réalisatrice confie s’être enrichie des films de fictions, les documentaires, les reportages et émissions qui abordent des thématiques sur l’autisme.
